Créativité

Il existe un remède inattendu à la page blanche et à la procrastination, ce mal silencieux qui paralyse tant de projets créatifs. Pas besoin de recette miracle ni de technique révolutionnaire. Il suffit d’un sac à dos, de quelques vivres, d’un pull chaud, d’un carnet et de deux ou trois stylos. Et surtout d’une promesse à soi-même.

Ma mission : écrire cent poèmes.
Ma règle : ne pas rentrer chez moi avant d’avoir tenu parole.

Cette idée un peu folle m’a été soufflée par un ami passionné de développement personnel. Il m’a dit qu’on ne réalise jamais rien de grand sans s’éloigner du confort, sans se confronter à un certain inconfort choisi. Alors j’ai voulu tester la théorie. J’ai quitté mon appartement, ma routine, mon cocon, pour partir seul en pleine nature, avec pour seul abri ma détermination et pour unique boussole mon imagination.

Le premier jour, je prends un sentier assez fréquenté. J’écris cinq pages et je réalise que, si je garde ce rythme, l’aventure risque d’être longue. Le repas est simple, deux boîtes de sardines et quelques barres de céréales, mais il a la saveur de la liberté. Quand la nuit tombe, je cherche un endroit sûr pour dormir. Peut-être aurais-je dû repérer les auberges avant de partir. Trop tard. Je dors à la belle étoile. Le sol est dur, la nuit pleine de bruits. Les loups, les bêtes sauvages, réels ou imaginaires, veillent à ma place. Mieux vaut écrire vite.

Le deuxième jour, trente poèmes. L’inspiration, finalement, peut se forcer.
Le quatrième jour, je rentre. Fatigué, mais l’esprit en feu, le cœur léger.

Mission accomplie !

Là-bas, j’ai compris que la créativité n’est pas un don, mais un muscle. Et comme tout muscle, elle se développe par la pratique, la régularité et un peu d’obstination. Ma méthode est simple : chaque jour, écrire ou dessiner quelque chose, même un fragment. Au début, c’est difficile, presque laborieux. Puis un jour, cela devient naturel, nécessaire.

Pour nourrir cette énergie, rien de tel que de lire, de regarder des films, d’écouter des histoires. Tout ce qu’on absorbe alimente, en silence, notre champ des possibles et finit par irriguer notre propre univers. Et avant chaque session créative, je vous confie une astuce : marchez vingt à trente minutes. Laissez vos pensées vagabonder. Vous verrez, les idées finiront par surgir d’elles-mêmes.

Suivant
Suivant

Le sabre