Tsundoku
Et voilà ! Encore une fois, nous sortions à peine d’un bon film, précédé d’un repas tout aussi agréable. Dehors, la pluie tombait drue. Nous avons donc choisi de nous réfugier à l’intérieur du centre commercial, juste à côté de la librairie.
Et si on allait y jeter un œil, le temps que l’averse s’apaise ?
Je tombe alors sur un épais roman d’aventure, peuplé de personnages aussi héroïques qu’attachants. Suis-je vraiment assez cruel pour les laisser croupir ici, sans leur offrir ne serait-ce que la chance de commencer leurs quêtes ?
Pour parfaire ce moment, l’un de nos amis que nous avions perdu de vue revient avec des boissons. De quoi nous installer confortablement et prendre tout notre temps.
Bon, fini de bougonner ! En vérité, j’adore les librairies : l’odeur du papier, l’objet livre en lui-même, sa symbolique, sa promesse de moments suspendus… d’une autre vie. D’infinies possibilités.
Et les couvertures, parlons-en ! Toutes soigneusement pensées pour donner au livre des allures d’objet précieux, irrésistible, qu’on a envie de posséder.
Voilà monsieur, très bonne lecture ! dit le libraire avec un sourire satisfait.
Quatre livres sous le bras, dont probablement un seul que je lirai vraiment. Vous connaissez ce plaisir si particulier : l’excitation d’acheter des ouvrages qu’on entassera sans forcément les ouvrir. Cela porte un nom : tsundoku.
Je ressors finalement du centre commercial léger, presque joyeux, avec un sentiment de bien-être. Sans même remarquer que la pluie continue de tomber.
Et mes amis ? Sans doute encore à la librairie. Eux n’ont pas oublié que l’averse ne s’était pas arrêtée. Et euh… Moi non plus… mais j’ai acheté un livre sur le soleil. Ironiquement, il est déjà trempé.