C’est parti !
C’est décidé demain : je me mets à la course à pied !
À force d’entendre parler de tous ses bienfaits et de me voir dans la glace, je me dis qu’en récupérer deux ou trois, ce ne serait pas de trop.
Et là, révélation : je suis chaud, surmotivé, prêt à pulvériser le premier marathon qui croise ma route. J’ai même programmé l’alarme à 5 h du matin. Ça va envoyer du lourd.
5 h — “Drrrrrriiiinng !”
Ow. Ça pique. Et puis… qu’est-ce qu’il fait froid !
(Petite voix dans ma tête : « Le sommeil, c’est important, tu sais. Certains experts disent même que c’est plus important que le sport… »)
Mais non ! Pas question de me laisser avoir. J’ai faim, certes, mais je tiens bon.
Direction la cuisine : trois œufs, un peu de sel, des herbes. Crépitement.
Œufs brouillés !!! (applaudissements imaginaires)
Un verre d’eau froide.
Et comme dit le proverbe : après l’effort, le réconfort.
J’enfile ma polaire, mon short de course, et je sors.
Euh… problème : à cette heure-ci, on n’y voit rien.
Pourtant, la rue est déjà peuplée : un type blasé, cigarette au bec ; une femme emmitouflée dans une doudoune XXL ; un vieux monsieur déposé par son ambulance. Sérieusement, y a tant de monde dehors si tôt ?
Et puis, sirène au loin : les pompiers. Eux, ils n’arrêtent jamais. Respect. D’un coup, plus aucune excuse : je me lance.
Premières 5 minutes : Pourquoi je suis déjà KO ?
5 minutes plus tard : Trop fort ! J’ai dû courir facile 30 minutes.
… Ah non. Mais bon, c’est déjà un bon début.
Après dix minutes de course, j’étais à bout. Mais en voyant mes 4 étages sans ascenseur, j’ai compris : le vrai sport commençait là. Et quelque part entre le 2ᵉ et le 3ᵉ étage, j’ai trouvé… mon second souffle.